En 1834, Eugene de Sartiges, de nationalité française, trouve les vestiges de Choquequirao.  67 ans plus tard, ce sera au tour de l'américain Hiram Bingham de "passer par là" mais Bingham n'y trouve pas ce qu'il cherche, ce doit être ailleurs, plus loin.  Il redécouvrira alors le site de Machu Picchu qui le rendra à jamais célèbre.

Pour notre part,
nous sommes partis de Cusco
en véhicule.  Nous passons les villages de Poroy puis de Cachimayo ("le Fleuve Salé" en quechua) et prenons la route Est en direction d'Abancay.  La route est asphaltée et bonne sur une bonne portion.  La route descend,
 
 

nous passons Izcachaca et des champs de blé, d'avoine, de quinoa, de quiwicha, des élevages de boeufs les "Bronswicks" (bruns) et criollos (noirs et blancs), les villages de Compone, Ancahuasi (maison Anca), Acopata, Curahuasi (2668 m d'altitude) considérée par ses habitants comme la capitale mondiale de l'Anis.  En bordure de route, on essaie d'ailleurs de nous vendre des sachets d'anis, de Linasa, des fruits, des boissons, etc. A ce propos, ici l'on mélange souvent l'aguardiente (eau de vie) avec de l'anis pour obtenir l'"anisado" (anisette locale). Les paysages sont superbes, les champs d'anis sentent de loin.  Nous passons les eaux thermales de Cconoc, un panneau annonce d'ailleurs "Eaux thermales, pour problèmes de la peau, impuissance, etc.  N'oubliez pas de réclamer votre ticket après avoir payé..." mais nous allons quitter la route d'Abancay pour prendre la direction de Cachora. La route est bordée de hautes plantes à petites fleurs jaunes appelées ici "Retama" (Genêts).  Le panorama est changeant, la route descend, remonte, les champs de fleurs deviennent blanc et mauve, ce sont les fleurs Tarwis (plante qui comme la quinoa et la quiwicha est utilisée dans la cuisine andine).  Après quatre heures de route, nous sommes arrivés dans ce petit village tranquille où nous attendent mules et muletiers.  Mais aussi le spectacle remarquable d'un glacier somptueux qui culmine à 6000 m environ, le "Pumasillo" en toile de fond.
 
 

En bordure de la petite place, nous rencontrons monsieur Lucas Cubarubias qui serait centenaire, aurait survécu à 3 épouses et serait le le plus ancien ex-gardien du site de Choque Quirao en vie. Mais celui-ci vêtu de guenilles, appuyé sur un bâton, s'adresse à nous dans un sabire incompréhensible où se mèlent quechua, quelques mots d'espagnols machouillés et une certaine picardie espiègle. Monsieur Guido Segovia Serro, trésorier de la Mairie, vient aussi s'enquérir de nos intentions.
Bien, il ne faut pas trop traîner car la route est longue.  30 km à faire, et il faudrait bivouaquer le plus loin possible dès le premier jour. Aussi, nous n'attendons pas même que toutes les mules soient chargées, nous prenons un peu d'avance et sortons par les petits chemins du village de Cachora.
 
 

A propos du trekking

Le trekking d'aller n'est pas très long en soit, 2 jours à 2 jours et demi pour faire 30 km.  La difficulté vient de la chaleur lorsque le ciel est dégagé, du côté escarpé, très pentu parfois des chemins, les dénivelés à franchir étant très importants.
 
 

L' exiguïté des sentiers bordés parfois de petites plaines mais aussi en d'autres moments de précipices invite à une certaine prudence.
Il est recommandé de prévoir des montures et des boissons et nourriture en suffisance, surtout si vous avez malgré tout prévu de faire un maximum à pied.  Il faut bien manger et se réhydrater en permanence.
Monter le camp avant la tombée de la nuit, pour pouvoir choisir un terrain à peu près plat, retirer les pierres saillantes, etc.

Choquequirao se trouve (d'après mon altimètre) à 2950 m au-dessu du niveau de la mer, soit 550 m plus haut que Machu Picchu et 400 m plus bas que le Hanan Cusco.
On l'aperçoit relativement vite dès le premier jour, à mi-chemin du trajet prévu ce jour là. Une bonne paire de jumelles et/ou un zoom .
 
 

Si vous ne le voyez pas encore, visez le creux supérieur de la montagne et utilisez vos lunettes d'approche.
 
 

Prometteur, n'est-ce pas ?
Mais, il ne faut pas se réjouir trop vite. A partir d'ici, il y en a encore pour un jour et demi, voire deux jours de marche !
Et deux nuits de campement.
 
 

Recommandations :

• se munir de chapeau, lunettes solaires, crême solaire écran total, pantalons, chemises de coton longues manches, repelant anti-moustique, lors d'un de nos voyages, un "fou de shorts et courtes culottes" fit fî de nos conseils. Nous avons photographié le résultats sur ses jambes. Pour que les conséquences soient plus visuelles au cas ou l'un ou l'autre penserait aussi ne pas en tenir compte et puisse clairement prendre ses responsabilités, sachant qu'en outre cela peut induire de problèmes de santé
• prévoir une monture pour vous en plus de deux montures pour vos bagages, matériel de camping et vivres (pour au moins 5 jours !)
• outre la GRANDE réserve de boisson (eau), prévoir d'emporter avec vous sur VOTRE monture une bouteille d'1 1/2 litre d'eau + une petite bouteille d'1/2 litre. Sinon, gare à la déshydratation pour peu qu'il y aie un peu de soleil.
• prévoir éventuellemenyt une bonne paire de gants solides, de bonnes bottines imperméables et tenant bien au pied.
• produits pour piqures d'insectes, douleurs musculaires, anti-inflamatoire, désinfectant, etc
• faites organiser votre voyage avec Aventura Latino Americana  -  Enigma Expédition, au moins vous serez assuré de réaliser ce périple avec une agence qui a déjà fait la route et la connaît.

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textes et photographies de Guy Vanackeren © reproductions interdites sans l'autorisation écrite de l'auteur

 

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