Comme Diego de Almagro supportait de plus en plus mal l'autorité de son ami des premières expéditions, et que Francisco ne souffrait guère ses réticences à l'obéissance pour ne pas dire son insubordination sous-jacente,Almagro rassembla ses hommes à Cusco et leur proposa de partir en expédition à la recherche de nouvelles terres.  Il affirma, plus qu'il ne demanda, à Pizarro qu'il partait en expédition.
Francisco Pizarro trop heureux de se débarrasser pour un moment de cet ami encombrant, l'y autorisa.

D'après certaines rumeurs, beaucoup plus au Sud, les terres continuaient de s'étendre sur un territoire encore plus riche en or et en argent. Il fallait pour cela traverser soit les Andes, soit un des déserts les plus arides de la planète. Mais l'opération avait l'air d'en valoir la peine.

Aussi prit-il tous les contacts qu'il avait pour essayer de réunir le plus d'argent possible pour la mise sur pied de l'expédition. Il rassembla plus de 500 hommes et s'adjoint encore quelques centaines d'hommes provenant des nations indiennes avec lesquelles il était en contact, quelques chevaux et des lamas emportant les vivres, les armes, les munitions, la poudre et tout ce qui était nécessaire.

Il débuta son expédition en traversant les Andes sur partie de l'actuelle Bolivie vers le Chili. Passant des cols à plus de 4000m, luttant contre le mal de l'altitude que provoque la raréfaction de l'air à ces hauteurs, le vent glacial, ou la brûlures des rayons solaires dont les U.V. sont alors peu filtrés, le brouillard, les averses, la peur de se perdre, de tomber dans un des nombreux précipices.  Il faut une sacré endurance pour réaliser semblable périple, les moyens sont précaires, les charges pesantes, les bouches à nourrir nombreuses.

Ils avancèrent ainsi jusqu'au fleuve Aconcagua sans trouver les richesses espérées. L'expédition se soldait par un échec cuisant que lui reprochait ses compagnons de souffrance. Il rentrèrent au Pérou par le fameux désert d'Atacama. Avec une troupe démembrée, de nombreuses désertions, des malades et des infirmes (un certains nombre avaient eux les pieds et/ou mains gelés lors de la traversée des Andes.).

Certes, il avait découvert des itinéraires conduisant vers de nouvelles terres mais cela représentait une bien maigre consolation. Et c'est donc bien amer que Diego de Almagro fera son rapport á Francisco Pizarro et ses capitaines. Pourtant l'un d'entre eux est captivé par les récits d'Almagro et de ses hommes.

Le capitaine don Pedro de Valdivia est persuadé qu'ils n'ont simplement pas cherché là où il fallait, qu'ils ont renoncé trop vite, peut-être en raison de leur exténuement résultant du cheminement trop dur á travers les Andes. Il est décidé á tenter sa chance á son tour et il enjoint Pizarro avec insistance de l'autoriser à cette nouvelle expédition. Pizarro y consent s'il arrive à trouver assez d'hommes pour vouloir le suivre dans cette folie.

Les déconvenues et souffrances vaines d'Almagro et ses hommes sont connues de tous,ou pratiquement, et nul ou presque n'est tenté de vivre la même chose, de surcroît, sans illusion de revenir avec les richesses qui leurs ont toujours servies de carotte pour avancer face á l'inconnu.

De fait il n'arrive pas à réunir au moment du départ, la moitié de ce que Diego de Almagro avait réuni pour la sienne, à peine plus de 150 hommes d'Espagne. Chemin faisant, il réussira encore à étoffer quelque peu ses maigres troupes de porteurs et guerriers indiens.

Il traversa le désert d'Atacama et descendit le long de la côte Pacifique jusqu'à un lieu qui lui paru propice le long du fleuve Mapocho et au pied d'une colline. Il établit là son quartier général et sa ville qu'il baptisa le 12 février 1541 "Santiago de Nueva Extremadura". Ville qui deviendra plus tard la capitale du Chili.
 
 
 

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