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L'Empire Inca.

Selon la légende qui recouvre de son mateau les huit premiers "Incas", le Dieu Wiracocha, à moins que ce ne soit Inti, envoya deux de ses enfants sur l'île du Soleil (selon les versions ils sont descendus du ciel ou ont émergé du lac Titicaca). Ceux-ci étaient à la fois frère et soeur, et époux: Manco Capac et Mama Occllo.
Ils furent chargés d'enseigner nombre de choses sages et utiles aux gens du petit royaume deTaipicala et surtout de les emmener en un exode à la recherche d'une terre promise qui serait le coeur ou plus exactement le "Q'osqo" ou " nombril", la capitale d'un nouvel empire. Pour s'assurer du choix de leurs envoyés les Dieux les avait pourvus d'une baguette d'or qui ne pourrait s'enfoncer que dans le sol désigné pour que s'y établisse leur peuple élu.

On ne sait combien ils furent à traverser une part de l'altilpano avec armes et bagages, hommes, femmes et enfants.
Mais, lorsqu'à l'émotion générale,  la baguette s'enfonça dans le sol, ceux-ci s'installèrent. Ils ne constituaient qu'une petite bourgade. Celle-ci dû d'ailleurs plusieurs fois se déplacer; rejettée par les populations en place qui n'entendaient pas laisser de nouveaux venus s'installer comme cela.
C'est son fils Inca Roca dont certains disent qu'il serait né au cours de la grande exode vers le Nord. qui succèdera à Manco Capac, après lui viendront:
Lloque Yupanqui,

Mayta Capac, Yahuar Huacac,
Viracocha

Pachacutec, le neuvième Inca, est celui du début de l'"histoire" connue.  Nous sommes au 15e siècle et les Incas affirment leur domination.  Pachacutec réussira à vaincre les Chancas et d'autres populations avoisinantes, et réussira à donner son véritable premier mouvement expansionniste à ce qui allait devenir l'Empire Inca.
 

Pachacutec décida que Q'osqo devait être une ville phare, une capitale rayonnante, resplendissante et dont la réputation inspirerait respect et admiration jusqu'aux confins des mondes connus. (les Cusquéniens lui attribuent d'ailleurs volontiers toutes les constructions et/ou restaurations de sites de la ville et des environs).
La ville prenait la forme d'un puma assis et s'étendait entre deux rios : le Huatanay et le Tullumayu.
Elle était divisée en deux grande partie : le Hanan Q'osqo pour le "haut" et Urin Q'osq'o pour le bas, douze quartiers la subdivisaient.
Elle possédait une immense place des cérémonies divisées en deux parties Huacaypata et Cusipata dans le Hanan Q'osqo, dans le Bas ou Hurin Q'osqo se trouvait l'anciennement "inti Cancha" (les parois du soleil" rebaptisé "Q'ori cancha" (les parois d'or), sorte de Mecque de l'empire Inca, d'université religieuse de Tahuantinsuyo, où les accllas (femmes choisies), les prêtres, les nobles de plus haute souche dont le Sapa Inca, rendaient différents cultes aux Dieux des différents temples, de la foudre et du tonnerre, de l'arc-en-ciel, des étoiles, de la lune et du soleil.

Avec un faste propre à impressionner les visiteurs des quatre coins de l'empire, leur asséner la suprématie, l'intelligence, la grandeur et la toute puissance des Incas et de leurs Dieux.

Le génie des architectes Incas, la mobilisation des milliers d'hommes pour la réalisation de temples, de palais et de cités imposantes, une armée innombrable dotée d'armes comme casse-têtes, lances, frondes, propulseurs et javelines, arcs, flèches, boucliers etc, annoncée par de terrifiants roulements de tambours et des clameurs menaçantes.

Les épreuves déterminant du passage de l'adolescence à l'âge adulte ou l'on servira de soldat ou d'officier est le Warachicuy. actuellement cette fête est reconstituée à Cusco et se donne fin août début septembre.
Les épreuves sont d'adresse, de résistance, de force, de rapidité, d'équilibre et de courage. Ceux qui s'y distingueront honorablement recevront la wara sorte de caleçon symbole de leur virilité.
Dans un état aussi expansionniste que celui-là, il faut énormément de soldats et d'officiers. Ceux-ci seront recrutés aussi bien dans les rangs Incas qu'auprès des vassaux ou des ennemis conquis. Les ennemis seront soit prisonniers et éventuels sacrifiés, soit "yanas" ou esclaves. Mais si leur "maître est importants ils pourront grimper dans la hierarchie militaire, religieuse ou civile. Certains deviendront même de grands généraux comme Chakulchimay par exemple qui sera un grand général de Wayna capac puis de Atawalpa.

L'Inca dispose d'une importante réserve de femmes choisies, les unes pour son usage personnel, d'autres comme "instrument d'Etat" pour faire des alliances avec d'autres chefs de nations non Inca, ou remercier des généraux de leur bravoure et fidélité, d'autres encore pour le culte aux Dieux.

Lors des grandes fêtes religieuses ou de ses fastes, voire de guerre, l'inca entend montrer à tous qu'il est l'Empereur de toutes les nations des différentes régions géographiques sous sa tutelle.
te lui-même tant, car inaccessibles dans leurs frondaisons impénétrables, dont ils peuvent en outre surgir au moment où on les attend le moins. Mais dont les femmes sont belles et les hommes valeureux.. Leur territoire est immense, aussi grand que l'océan vert que forme l'amazonie et dont il ne sait probablement pas même jusqu'où il s'étend
L'empire lui-même est appelé Tahuantinsuyo, l'Empire des quatre régions du Soleil (du Runa Simi, Tahua:4, Inti: Soleil, suyo: régions).

Pachacutec organisait le travail de millions d’hommes et de femmes par trois principes de travail:
LA MITA : travaux collectifs (souvent d’envergure) que nécessitait l’Etat (construction de routes, ponts, cultures statales, travaux dans les mines, levées militaires, etc...)  Ces travaux étaient rétribués en nourriture, vêtement etc... pour les travailleurs et autres avantages pour les villages et chefs des villages qui les envoyaient.  Ces activités étaient temporaires et rotatives.  Aujourd’hui, on parlerait de service militaire obligatoire, d’impôts, de taxes etc...
La MINGA ou FAENA : travaux collectifs requis par une cité ou un village.  Ils reprenaient aussi aménagements et entretiens de chemins, travaux d’irrigation, cultures, aide aux invalides, orphelins, constructions des habitats des jeunes mariés, préparation de la nourriture et des boissons des travailleurs en groupes, etc..., coutume toujours d’application dans les villages et communautés paysannes ou indiennes aujourd’hui.
L’AYNE ou AYNI :  travail qu’une ou plusieurs personnes d’une famille offraient à une autre personne, une autre famille en échange de nourriture, boisson, ration de feuilles de coca (pendant le temps de ce travail) et l’assurance que ce même service leur serait donné en retour lorsqu’ils en auraient eux aussi besoin.  Cette tradition est encore d’application aujourd’hui dans les villages et communautés paysannes ou indiennes.

Ces trois types de travaux étaient dévolus aux castes paysannes ou aux populations soumises (vaincues ou devenues alliées) et non aux dominants ou nobles Incas.
Il y avait aussi les YANAS, “les aidants”, domestiques ou esclaves, de l’État ou de particuliers, fonction qui se poursuivait dans une même famille de génération en génération.  L’importance pouvait aller grandissante selon l’importance du “maître” et de la fonction que celui-ci avait dévolu au Yana dont question.

Il y avait aussi chez les femmes les ACLLAS, les ""femmes choisies.  Les unes “Vierges du Soleil” étaient destinées au culte du dieu suprême, d’autres étaient destinées au culte d’autres divinités.  Elles tissaient, chantaient, dansaient, préparaient les différentes chichas, rendaient hommage aux dieux etc...  Il y avait les Acllas destinées à grossir les rangs du harem de l’Inca, une partie pour des relations exclusives, d’autres destinées à être offertes en cadeau pour la raison d’État, pour épouser des gouverneurs, chefs alliés, guerriers particulièrement méritants, etc...  Les Mama Conas ou mamakunas étaient les femmes responsables des harems et instructeurs féminins des écoles d’acllas.  A l’emplacement de l’actuel couvent de Santa Catalina (à Q’osqo) se trouvait un important Acclahuasi (“maison”, ici: palais “des femmes choisies”) et qui donc poursuit sa vocation encore aujourd’hui, mais avec des femmes de l’ordre des “dominicaines” vouant leur vie à un Dieu Chrétien et non Inca (si tant est qu’il y aie une différence).

Les QUIPUS : ensemble de cordelettes nouées, sorte de mémoires chiffrées de l’empire permettant de faire des relevés précis des récoltes, des réserves, des naissances, morts, prisonniers, mitayos (personnes occupées au travail de la MITA) etc.  Certains chercheurs pensent qu’en outre, certains Quipus devaient contenir une forme d’écriture pour initiés qui permettait non seulement de ne pas les confondre entre eux mais encore de véhiculer des messages précis.  (Mais ce n’est pas prouvé).

On attribue à Pachacutec la plupart des grandes réalisations architecturales, l’établissement du principe de force de l’Empire Inca; c’est sous son règne aussi que naîtrait la légende qui arroge aux Incas une force de “Peuple Élu” et de "régnants de droit divin".  Après plus de trente ans de règne, PACHACUTEC INCA YUPANQUI désigna son fils AMARO YUPANQUI, pour lui succéder.  Mais, celui-ci, bien qu’il aie accompagné son père dans de glorieuses campagnes guerrières, n’était pas fait pour régner et encore moins pour la guerre.  On l’appelait “AMARO LE BON”.  Aussi, ce fut avec honneur et évidente bonne grâce qu’il passa cette charge à l’un de ses frères (il avait le choix, sachant que son père lui aurait donné plus de 300 frères et soeurs).  TUPAC YUPANQUI, qui co-règna avec son père jusqu’à la mort de celui-ci, devint le SAPA INCA.  Il s’avéra Général de génie et son nom fit trembler le continent sud-américain.  C’est sous son règne que l’Empire pris la plus grande expansion.  Il occupa toute la côte depuis les alentours de l’actuelle Lima jusqu’au Chili, plus bas que l’actuel Santiago, englobant bonne partie des actuelles Bolivie et Argentine.  Il s’occupa de la sécurité de l’empire, mata les tentatives d’insurrection et de rébellion, disposa des populations mitmas ou mitimaes et des garnisons pour s’assurer les pacifications réalisées, etc...

Sous son règne, l’empire fut divisé en quatre régions, quatre suyos : CHINCHASUYO, CONTISUYO, COLLASUYO OU COYASUYO ET ANTISUYO.
Q’OSQO restant la capitale et donc n’appartenant à aucune des autres régions (ou à toutes) et l’Empire pris le nom de TAHUANTINSUYO (l’Empire des quatre régions).

Mais, après plus de trente ans de règne, Chuqui Ocllo, une des femmes de Tupac Yupanqui dont le fils avait d’abord été choisi comme héritier sur ses manoeuvres et pressions, puis écarté du pouvoir par Tupac Yupanqui, se vengea en assassinant par le poison son Empereur de mari.Mais, elle ne se contenta pas de ce régicide, dont personne ne savait encore qu’elle était la meurtrière.  Elle voulut à tout prix que son fils devint l”’Inca” et donc mit Tito Cusi Huallpa, encore jeune enfant, hors circuit, ainsi que sa mère, Mama Ocllo (qu’elle tenta de faire accuser du régicide) et ses partisans.  Ce fut une âpre bataille de palais, qui dura toute l’adolescence de Tuti Cusi Huallpa. Complots, intrigues, enlèvements, tentatives d’assassinats, etc...  Jusqu’au moment où il fut malgré tout intronisé et prit épouse.  Il consolida l’Empire et changea son nom pour celui de HUAYNA CAPAC ou WAYNA CAPAC

 Comme ses prédécesseurs, il eut de nombreux enfants et trois d’entre eux inscrirent leurs noms dans l’histoire de l’Empire et de la Conquista : HUASCAR, ATAHUALPA et MANCO INCA.
Mais, il y eut aussi Tupac Hualpa, K'ununu, Paullu Inca, etc.

Ceci dit, ce n'est qu'à partir de Huascar et Atahualpa que l'on commence a avoir des dates répertoriées par les chroniqueurs espagnols. Les Incas ayant la réputation de ne pas avoir d'écriture, les dates les concernant avant Huascar ou avant l'arrivée des Espagnols sont considérées généralement comme spéculations ou approximations.

Néanmoins, si de nombreux guides et livres d'histoire affirment que l'empire inca à la mort de Huayna capac se serait retrouvé sans empereur car celui-ci aurait oublié de désigner son successeur, c'est de toute évidence quelque chose de très peu plausible, sachant que le principe même de l'empire Inca est une sorte de pyramide renversée qui repose sur la personne de l'Inca.
Donc dès son intronisation on sait qui est son premier successeur, même si celui-ci peut-être changé pour un autre, mais l'ordre de succession est toujours connus pour plusieurs héritiers en ligne.
A la mort de Manco Inca c'est son fils Sayri Tupac dont les vestiges d'un de ses palais se trouve dans la Vallée Sacrée de Cusco le long du fleuve Vilcanota dans le village de Yucay. A la mort de Sayri Tupac c'est son frère Titu Cusi de prendre la suite assurée après par Tupac Amaru I le troisième frère.
 
 

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